« Je t’imagine grandir à ses côtés, ma puce. Je t’imagine le prendre par la main pour le guider dans ses premiers pas avec ce doux sourire qui illuminerait ton visage. J’imagine entendre tes éclats de rire à chacune de ses réapparitions lors de son jeu favori du « Là! Pas là ! »Je t’imagine en colère car ce petit coquin aurait démoli tes belles créations.

Je t’imagine suivre les pas de tes deux grands frères avec fierté. Tes premiers coups de pédales. Tes acrobaties dans les aires de jeux. Tes premiers dessins. Comme toujours. Pour toujours. Ceci n’est que le fruit de mon imagination. Mon diaphragme se resserre, mon estomac se tord. Comme toujours et pour toujours, penser à la petite fille que tu n’es pas et que tu ne seras jamais est atrocement douloureux. Et pourtant… T’imaginer grandir te maintient en vie. Je n’ai pas d’autre choix. Une nécessité, pour ne pas te plonger dans l’oubli.

Se faire du mal pour se faire du bien. Voilà comment je survis. Voilà comment je surmonte. Voilà comment j’avance sans mon bébé à mes côtés depuis plus de 27 mois. Une peine pour consoler la plus terrifiante des réalités. Ta mort.

Margaux, mon bébé d’amour, tu auras éternellement ta place dans notre famille. Notre troisième enfant. Notre fille unique. Leur sœur adoréeNous t’aimons au-delà des étoiles. »