« Coucou ma princesse, à chaque fois que je suis perdue, que je suis envahie par le désespoir, je suis aussitôt rassurée par une présence physique.  Papillons, hérissons, écureuils, coucous, rouges-queues, pics épeiches,  bergeronnettes, rayons de lumière, arcs-en-ciel, fleurs, … Est-ce que ce sont des signes que tu m’envoies ? J’y crois, mon ange. Je suis devenue très sensible à cette divine nature qui nous entoure. Elle me redonne foi en la vie et à nouveau de l’espoir pour un avenir serein. Elle a ce pouvoir magique de me consoler et de me guérir de ta perte. La cicatrice reste mais le bonheur revient avec douceur.  L’autre jour, lorsque que j’ai déposé tes frères aux bois de la Borgne pour leur atelier en forêt, deux écureuils ont bondi d’un arbre juste sous mes yeux. J’étais justement en train de parler de toi. La semaine dernière, alors que je pensais à toi, papa m’appelle « Norah, regarde, un petit hérisson se promène dans le jardin ». J’ai aperçu deux bébés d’à peine cent grammes qui gambadaient sans leur maman avec difficulté dans les hautes herbes. Il était étrange de les voir en plein jour. Les bénévoles d’une association en prennent soin à présent. Si vulnérables, si petits, ils m’ont fait penser à toi. Je devais les aider, ce que je n’ai malheureusement pas pu faire pour toi, ma chérie. Je suis tellement désolée. Je n’ai pas su te protéger. C’est si dur ! Je n’ai rien pu faire.  Si seulement… J’entends les cris de deux majestueux milans qui survolent notre maison. ».